À première vue, Prague semble une ville où l’on peut manger à peu de frais. Mais sous cette façade touristique aux façades baroques se cache une réalité quotidienne bien différente pour qui y vit. Après six années passées ici, j’ai appris à naviguer entre les étals du marché, les cantines chaleureuses et les cafés intimes. Loin des guides qui citent des menus « pour touristes », je vous entraîne dans les habitudes réelles d’un Praguois en 2026.
Imaginez ce scénario : 7h30, le métro vibre encore du silence matinal. Dans le wagon, mon collègue Janek mâche un svařené vejce (œuf dur) acheté 25 couronnes à la supérette du coin. À 8h, nous atterrissons à Café Imperial, une institution près de la place Venceslas. Ici, le rituel est sacré : un kávová polévka (soupe au café) accompagnée d’un petit pain aux noix. Le comptoir en marbre porte les marques de mille mains. Le prix ? 89 couronnes, un geste presque rituel pour commencer la journée.
À 12h30, la cantine U Křídla, dans le quartier de Žižkov, affole les carnets d’adresses des locaux. Son svařené maso s brambalami (viande panée aux pommes de terre) coûte 165 couronnes, un plat réconfortant servi dans une salle aux affiches vieillies. À côté, la version végétarienne – špenátová polévka s grunkou (soupe aux épinards et noix de cajou) – est à 158 couronnes.
Dans mon quartier, Vinohrady, j’ai découvert U Modré Kachničky, une petite auberge où les plats traditionnels sont réinterprétés avec modernité. Leur kachanka (tortue de terre farcie) est un voyage gustatif : 210 couronnes, accompagnée d’une compotée de poires.
Si je devais chiffrer ma journée type, cela se décompose ainsi :
Total journalier : 514 couronnes. En semaine, ce montant baisse à environ 350 CZK avec des options légères comme un svařené vejce et une salade de fromage blanc.
Les données de l’Office statistique tchèque indiquent que la dépense moyenne par repas au restaurant pour un résident à Prague en 2026 se situe entre 180 et 250 couronnes. Voici les réalités concrètes :
Leur svíčková reste la reine, servie avec une générosité qui honore la tradition. Comptez 230 CZK, boisson incluse.
Un vepřo knedlo zelo (porc, knedlik et chou) à 195 CZK, parfait pour un dîner rapide.
Dans Karlin, des bols asiatiques végétariens à 155 CZK. Leur pad thai aux champignons est devenu une légende locale.
Dans Albert, une liste type pour une semaine de quatre personnes coûte environ 1 200 CZK. Mensuel pour une famille moyenne : 1 500 CZK (45 CZK/jour/personne), incluant 300 CZK pour les produits plaisir comme le chocolat tchèque et la bière locale.
Le café maison reste roi : 10 CZK pour une dosette contre 95-125 CZK dans les chaînes. Chez Mlynář : 95 CZK pour un café éthiopien bien cuit.
Place Venceslas : trdelník à 70 CZK. À Smíchov, des klobásy grillées à 45 CZK. Le stand U Pekárny près de Anděl propose des syrníky à 55 CZK.
Hausse de 3,2 % par an selon la ČSÚ : café passé de 75 à 95 CZK, pain de seigle de 35 à 40 CZK. Une évolution modérée mais significative.
Menu « affaire » à 150 CZK (plat + boisson). Budget moyen par employé : 60 000 CZK/mois pour un déjeuner quotidien.
Chez Mamo Čarly bu, une cantine bio très fréquentée : salade de quinoa à l’avocat à 165 CZK et soupe au saumon crémeuse à 170 CZK.
Vivre à Prague en 2026, c’est apprendre à danser entre tradition et modernité. Les prix n’ont pas explosé, mais ils ont mûri, reflétant une ville qui se renouvelle sans perdre son âme. Pour qui sait où chercher, Prague reste l’une des villes les plus abordables d’Europe.