Il y a deux ans, je marchais dans les ruelles humides de Malá Strana sous une pluie fine qui sentait l’humidité des siècles. Mes bottes claquetaient sur les pavés gluants, et je me souviens avoir frissonné, non pas seulement du froid, mais de ce sentiment vague que quelque chose changeait dans cette ville que j’aime tant. En 2026, Prague n’est plus seulement une carte postale aux mille tours ; c’est une métropole en mutation, où les ombres des tours de verre se projettent sur des réalités sécuritaires complexes. Notre équipe a passé six mois à décrypter les données les plus récentes, à croiser les témoignages locaux et à discuter avec des habitants épuisés par les cambriolages récurrents. Le résultat ? Un rapport qui dérange, et que vous avez peut-être déjà entendu citer dans les conversations anxieuses des voyageurs.
Selon le dernier rapport officiel tchèque, publié en mars 2026 par le ministère de l’Intérieur, la réponse est plus nuancée qu’on pourrait le croire. Žižkov, ce quartier aux façades tristes et aux graffitis monolithiques, reste le point chaud. Ici, la criminalité organisée autour du trafic de stupéfiants a augmenté de 18 % par rapport à 2022. Je me souviens d’une soirée où, attablée dans un bar aux néons fatigués de la rue Vltavská, j’ai vu des policiers arrêter un groupe de jeunes aux regards vides près des escaliers de métro. Le bruit sec des menottes contre les grilles en fer m’a glacée. Pourtant, le vrai danger ne se cache pas toujours dans les coins sombres. Le centre historique, ce joyau touristique que vous croyez sécurisé par ses gardes en livrée, cache lui aussi ses pièges.
Karlín, ce quartier autrefois industriel redevenu branché, est désormais le théâtre de vols à la tire spectaculaires. Entre les galeries d’art contemporain et les cafés bio, les pickpockets opèrent avec une dextérité déconcertante. Un ami photographe m’a raconté comment, lors d’un vernissage dans une usine réaménagée, il s’est fait subtiliser son appareil rangé dans une sacoche Leftie. « Ils savent exactement où regarder », m’a-t-il murmuré, les yeux encore écarquillés par la surprise. Pour les voyageurs, il faut donc être vigilant même dans les espaces les plus photogéniques. Évitez de traîner vos appareils photo ou vos tablettes à la vue de tous sur les ponts de Charles ou place Venceslas.
Je dédie cette partie à toutes les femmes qui, comme moi, ont un jour haussé les épaules en entendant : « Tu as juste eu de la malchance ». Ces conseils ne sont pas génériques ; ce sont des adaptations à une réalité mesurable. Le rapport indique une hausse de 22 % des agressions physiques ciblant spécifiquement les femmes seules dans les transports publics.
L’effondrement de l’image idyllique de Prague a des répercussions économiques immédiates. Selon Statista, les réservations en ligne pour les hôtels 3 et 4 étoiles ont chuté de 14 % au premier semestre 2026. Les zones les plus touchées ?
Si vous voulez éviter les mauvaises surprises, sachez que Děčenská et la rive sud de la Vltava sont particulièrement à risque. Le rapport cite 37 % d’incidents liés aux drogues synthétiques à Děčenská et 143 tentatives de vol à la tire sur la rive sud entre janvier et juin 2026.
Le rapport européen SafeCities 2026 classe Prague en 17e position, derrière Vienne (9e) et devant Budapest (23e). Vienne a investi massivement dans la formation des policiers touristiques, réduisant son taux de vol à la tire à la moitié de celui de Prague. À Budapest, les agressions physiques ont augmenté de 31 % en deux ans.
Face à la montée de l’insécurité, les autorités ont mis en place :
Oui. Les données montrent une hausse de 29 % des vols à la tire et de 17 % des cambriolages résidentiels entre 2022 et 2026. Les objets les plus volés ? Les smartphones et les montres connectées. Le parquet a réagi en durcissant les peines pour les récidivistes.
Martina Novak, experte en sécurité, recommande :
Le gouvernement tchèque a publié :
Si les crimes violents restent stables, les délits de vol augmentent partout, surtout dans les espaces publics hautement fréquentés. Vinohrady et Karlín concentrent 42 % des vols à la tire. Une étude de l’université Charles montre que 68 % des victimes ne signalent pas le vol, faute de temps ou de confiance dans la police.
En conclusion, Prague en 2026 n’est pas une ville dangereuse, mais une ville en transformation. Les ombres s’allongent derrière les façades baroques, et le voyageur averti doit aujourd’hui allier curiosité et vigilance. Mon conseil ultime ? Informez-vous, voyagez léger et gardez toujours en tête que la beauté de Prague réside aussi dans sa capacité à surprendre – parfois de manière inconfortable.